Même le silence a une fin, Ingrid Betancourt *****

 Extrait :

« Enchaînée par le cou à un arbre, privée de toute liberté, celle de bouger, de s'asseoir, de se lever ; celle de parler ou de se taire ; celle de boire ou de manger ; et même la plus élémentaire, celle d'assouvir les besoins de son corps... J'ai pris conscience – après de longues années – que l'on garde tout de même la plus précieuse de toutes, la liberté que personne ne peut jamais vous ôter : celle de décider qui l'on veut être. »

Commentaire de Fabienne :

J'attendais ce livre avec impatience depuis ce 8 juillet 2008, date de la liberation d'Ingrid Betancourt, comme j'avais attendu sa ibération depuis longtemps.

Pourquoi ? parce que le "hasard" fait que nous sommes nées le meême jour, la même année, ça c'est pour l'anecdote.

Mais plus sérieusement parce que j'ai un lien de coeur avec l'Amérique du sud, un intéret pour ce continent, ses cultures, ses payages, ses peuples, ...

Parce qu'on ne peut pas être insensible à l'histoire de cette femme comme on ne peut pas être insensible à toutes ces femmes, tous ces hommes qui sont détenus par des organisations terroristes, mafieuses et crapuleuses.

J'attendais ce document parce que je souhaitais lire ce que l'on peut vivre, ressentir, dans de telles circonstances. Non pas par voyeurisme, mais plutôt pour comprendre le quotidien des otages, leurs douleurs, leurs désespoirs, leurs joies parfois, ... leurs états d'âme.

J'avais été très décue par le document de Clara Rojas,( Captive ) compagne de captivité d'Ingrid, son ancienne collaboratrice, qui nous avait livré un document inachevé, voire baclé, nous laissant sur notre faim.

J'attendais ce document car écrit par une femme, il aurait forcement un sens différent à celui d'un homme, peut-être plus d'intimité, de sensibilité, ...

Enfin, je voulais sa version, à elle, excédée que j'étais par les propos de ses détracteurs.

Comment peut-on oser ? Comment peut-on juger une personne qui a vécu plus de 6 ans dans de telles conditions sans rien savoir de ce qui l'attendait, du temps que cela pouvait durer,...

Ces 700 pages sont magnifiques de sincérité, de délicatesse, d'humanité.

On y découvre les conditions terribles de la captivité dans la jungle amazonnienne aux mains des Farc, la cruauté de ses geoliers, les difficultés de la promiscuité avec les autres captifs, les longues, très longues marches à travers la forêt, les maladies, le quotidien des guerrillos et des prisonniers.

Ingrid Betancourt nous décrit avec précision, minutie, et délicatesse toute sa vie aux mains des Farc, ses 5 tentatives d'évasion, ses espoirs, ses désespoirs, son cheminement intellectuel et spirituel, ...

Il y a beaucoup de profondeur dans ce récit, beaucoup d'introspection. On entre dans son esprit, même si parfois j'ai eu du mal à comprendre sa capacité à pardonner, à aimer même ses geoliers.

C'est un trés beau témoignage, profond, intime et instructif sur les capacités de la nature humaine, le pire et le meilleur. On imagine que la plupart des otages passent par le même chemin intérieur à divers degrés, et c'est aussi cela qui fait la force de ce document c'est qu'il raconte le parcours intime de tous les otages.

J'attends la suite !

 J'aimerais savoir comment on peut se ré-inventer une vie aprés tant d'années passées aux mains de ses tortionnaires, comment on peut ré-inventer sa vie de famille, surtout avec ses enfants qu'elle n'a pas vus grandir, comment on vit avec le poids de ces 6 années. Malgré la liberté, cela doit être difficile.

Résumé :

Même le silence a une fin raconte les six ans et demi de captivité d'Ingrid Betancourt dans la jungle colombienne aux mains des FARC.
Récit intime d'une aventure qui ne ressemble à aucune autre, voyage hanté, palpitant du début à la fin, c'est aussi une méditation sur la condition des damnés - et sur ce qui fonde la nature humaine. (decitre.fr )

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